Manifestation : Limeil-Brévannes, la ville qui croule sous les ordures APPEL A LA MANIFESTATION LE JEUDI 30 JUIN 2011 A 15H

, par  Sylvain De Smet , popularité : 1%

Hôtel Roquelaure – 246 boulevard Saint-Germain – Paris VII
Tous ensemble déplaçons la montagne de déchets en manifestant devant le ministère de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement.

Rendez-vous à 15h devant le Ministère le jeudi 30 juin 2011 à 15h

Limeil-Brévannes, la ville qui croule sous les ordures


Une butte de déchets fâche les riverains par BFMTV

Une montagne de déchets menace la commune. Depuis des années les riverains se battent pour la faire disparaître. Plastiques, pneus, appareils ménagers défigurent l’horizon de cette commune du Val-de-Marne. Une société est directement visée, LGD Développement. L’entreprise spécialisée dans le retraitement des déchets a investi le site dès l’an 2000. Mais depuis 2010 et sa dissolution, plus personne ne s’occupe de la décharge.

Les Brévannais ont surnommé la montagne de déchets le Volcan. Pour la découvrir, rien de plus simple. Il suffit de suivre la fumée noirâtre qui flotte au loin. Et si le vent vous est favorable, l’odeur exécrable finira de vous convaincre que vous êtes sur la bonne route. Jean-Claude Peter, directeur de l’Association de Défense des Riverains pour l’Environnement de la Rue Albert Garry (ADRERG), habite à proximité de la décharge avec une quinzaine d’autres de familles. A une centaine de mètres à vol d’oiseau. "Les pompiers ont conseillé de nous calfeutrer dans nos maisons quand la fumée vient vers nous" raconte-t-il.

Les mensurations du Volcan sont à l’image de son nom, démesurées. La montagne atteint plus de 30 mètres de hauteur, l’équivalent d’un immeuble de six étages, et s’étale sur une centaine de mètres. La mairie estime qu’il y a 150.000 tonnes de déchets, soit 10.000 m3. Mais selon Jean-Claude Peter, on approche des 200.000 tonnes. Une route nationale, la RN10, a même été construite en bordure de la décharge. Le risque d’éboulement a empêché son ouverture, et l’empêche toujours. Et ce n’est pas tout. La détérioration des ordures produit du méthane en grande quantité. Conséquences : le Volcan s’enflamme régulièrement et rejette une épaisse fumée, provoquant maux de tête et maux de gorge selon les riverains.

Depuis trois ans l’ADRERG envoie moult courriers aux différents préfets qui se sont succédés ainsi qu’à la mairie. Les réponses sont aussi différentes qu’évasives, et certains, même, n’hésitent pas à clamer l’intégrité de la société LGD. Le 18 janvier 2010 l’association de riverains dépose officiellement plainte auprès du préfet. La date du procès, initialement fixée au 2 février 2011, est reportée au 28 juin. En cause, la grève des magistrats. Mais l’association ne s’arrête pas là.

Pour les habitants, il est plus que temps d’en finir. "On a envoyé un courrier à tous les partis politique, sans exception" assure Jean-Claude Peter. "Même au président de la République". Le contenu ? Une pétition de 3000 signatures réclamant l’enlèvement du Volcan, des photos de l’incendie de juin 2011 ainsi qu’une lettre décrivant la situation actuelle.

La population est de plus en plus inquiète. Jean-Claude Richard est éboueur à Limeil-Brévannes depuis 1984. Dans les locaux, les douches et les vestiaires, l’odeur nauséabonde se répand. "L’ensemble du personnel a peur pour sa santé. On en parle tous les jours" raconte-t-il. Il y a peu de temps, l’un de ses amis et collègues s’est fait enlever la tyroïde. Difficile d’incriminer directement le Volcan, mais les maux de tête et de gorge à répétition entretiennent l’angoisse.

L’histoire ne date pas d’hier. Elle remonte à la création de l’ADRERG, dans les années 90. "A l’époque déjà, une société incinérait des déchets illégalement sur ce même site" précise Jean-Claude Peter. Deux procès pour autant d’entreprises plus tard, une nouvelle entité fait son apparition. De 2000 à 2003, le site est exploité sans autorisation par la société LGD. Contre l’avis de la population, le préfet de l’époque lui délivre une autorisation d’exploitation jusqu’en 2005. Les véritables ennuis commencent cette année-là.

La butte fait déjà plus de dix mètres de haut. La poussière envahit régulièrement les environs à la faveur du vent. En 2010 c’est l’apothéose. La société est en liquidation judiciaire. Plus personne ne s’occupe du site, et les incendies s’enchaînent. LGD n’a fait qu’entasser les déchets depuis plusieurs années sans rien traiter en retour. Ce que les riverains dénoncent. La société aurait donc engrangé de l’argent, sans en dépenser. Jusqu’à ce que LGD mette la clé sous la porte, la société était régulièrement mise en demeure par la préfecture, en vain.

La procédure annoncée par NKM se borne à reprendre les propositions du préfet Pierre Dartout : sécurisation du site, mise en place de barrières, arrosage continu et récupération des eaux usées. Des solutions provisoires qui ne résolvent pas le principal problème, à savoir la disparition pure et simple de la montagne. Pire, sans un système de récupération optimal, les eaux usagées et gorgées de bactéries pourraient contaminer les alentours.

Malgré l’intervention de la ministre, malgré l’engagement des habitants, malgré une visibilité grandissante dans les médias, la montagne a encore de beaux jours devant elle. Le préfet a refusé que l’Etat se charge de l’enlèvement des déchets, arguant que l’exploitant était "le responsable de la situation". Mais la société a été dissoute. Sans appui de l’Etat, la mairie n’a pas les moyens de déblayer la montagne. Il va encore falloir attendre, au moins jusqu’au procès. Et après ?

Video :

http://info.francetelevisions.fr/?id-video=vanv_LIMEIL_BREVANNE_1418902_00YJMIXK_130520111155_F3

http://www.dailymotion.com/video/xiorj2_une-immense-montagne-de-dechets-dans-le-val-de-marne_news

http://www.dailymotion.com/video/xh5dtb_une-butte-de-dechets-fache-les-riverains_news

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