Energie... Il faut savoir ce que l’on veut. Contribution au débat public, construction de parcs éoliens flottants en mer Méditerranée et de leur raccordement électrique

, par  Sylvain De Smet , popularité : 5%

Contribution au débat public, construction de parcs éoliens flottants en mer Méditerranée et de leur raccordement électrique au large de Port-la-Nouvelle

Pour l’impact environnemental d’éoliennes en mer, comme pour toutes les autres installations, il faut évidemment en évaluer précisément leur impact. Les effets peuvent être réduits jusqu’à un niveau de risque suffisamment bas pour l’environnement. Mettre en place des stratégies, des contraintes réglementaires et des protocoles des meilleures pratiques d’utilisation du milieu.

Il faut savoir ce que l’on veut.

Tout le monde utilise d’une façon ou d’une autre de l’électricité, au quotidien, au domicile, au travail, les loisirs, lors de déplacements...

Trop facile de faire porter les conséquences de nos besoins sur les autres territoires. Il nous faut assumer nos choix, nos consommations, permettre l’innovation énergétique et s’assurer à long terme d’une production la plus locale possible en concertation avec les populations qui y vivent.

Suivant les territoires, on peut utiliser l’éolien, le solaire (photovoltaïque ou eau chaude sanitaire solaire), biomasse, géothermie, hydraulique...
Là, il s’agit de la construction de parcs éoliens flottants en mer Méditerranée et de leur raccordement électrique

Ce débat arrive en même temps que le rapport de RTE (Gestionnaire du réseau de transport d’électricité) sur l’avenir énergétique d’ici 2050.

Avant de penser à comment produire, il faut commencer par moins en avoir besoin.

D’immenses possibilités s’offrent à nous, isolation, puits canadiens, bâtiments bioclimatiques, dont l’implantation et la conception prennent en compte le climat et l’environnement immédiat, afin de réduire les besoins en énergie pour le chauffage, le refroidissement et l’éclairage. Consommer des produits les plus locaux possibles, faciliter et amplifier les transports en commun, réparer, recycler...

Nous avons plusieurs défis à relever en urgence, diminuer considérablement la production de gaz à effet de serre et ne plus produire de déchets nucléaires, radioactifs et très dangereux pendant des milliers, voire des dizaines de milliers. Comment imaginer que pendant ces milliers d’années, il n’y ait pas de possibilités de séismes, inondations, catastrophes naturelles ou engendrées par la non pérennité des protections, par des actes terroristes ?

Nos centrales nucléaires sont vieilles et vont fermer dans les prochaines années. Il faut en profiter et investir intelligemment. En faire de nouvelles, c’est se couper de centaines de milliards d’euros que l’on ne pourra pas utiliser pour diminuer nos consommations et investir dans les énergies renouvelables.

Un exemple, L’EPR de Flamanville à un coût estimé à 20 milliard d’euros (Le réacteur pressurisé européen ou EPR est un type de réacteur nucléaire de troisième génération, conçu et développé, dans les années 1990...) , avec cette somme on peut obtenir 3 millions d’installations d’eau chaude sanitaire solaire pour les maisons individuelles... Baissant ainsi d’au moins 60% les besoins en énergie pour la produire, quelle que soit celle utilisée, fioul, bois, gaz, électricité. Si en plus on permet l’acquisition de machines à laver le linge ou la vaisselle qui acceptent une arrivée d’eau chaude et ainsi n’avoir besoin que de l’électricité pour les faire fonctionner, les économies sont considérables.

On peut faire les mêmes calculs avec toutes les autres possibilités, le tout avec un impact immédiat. Pas besoin d’attendre une à deux décennies avec le risque de construire de nouvelles centrales nucléaires, produisant de nouveaux déchets nucléaires. On nous parle de la possibilité de 14 EPR construits. Soit 280 milliards...

D’autres exemples :

Photovoltaïque : À Frontignan (34), une centrale photovoltaïque au sol, sur une ancienne décharge, va produire l’électricité consommée par 8500 personnes (hors chauffage). Son coût, 4 millions d’euros. Pour le prix d’un EPR, on peut financer 5000 installations du même style, soit l’électricité consommée par plus de 40 millions d’habitants (hors chauffage).

Isolation des logements : Avec 20 milliards, on peut en isoler 500 000, en disposant de 40 000€ chacun ! 1 million avec 20 000€ chacun, 2 millions avec 10 000€ chacun, etc.

Eolien terrestre : Avec 1 EPR, on peut financer 13 000 éoliennes terrestres d"1 MW. Une éolienne d’une puissance de 1 MW produit annuellement environ 2200 mégawattheures, soit la consommation électrique d’environ 1000 personnes.

Sans oublier la réalité sur nos consommations électriques !
Les pourcentages annoncés suivant les filières de production d’électricité sont le plus souvent ceux de la production et pas ceux de la consommation.

Plus nous produisons au plus près de nos consommations, moins il y a de la perte en ligne. Une estimation de RTE fait état de 3% de perte pendant son acheminement. Le fonctionnement des postes de transformation nécessite la consommation d’une part d’énergie. Cette autoconsommation représente environ 3% du volume concerné.

Dans la production est aussi comptée celle exportée à nos voisins européens. La France exporte plus d’électricité qu’elle n’en importe, mais nous gardons nos déchets nucléaires...

Et les centrales nucléaires consomment elles-mêmes de l’électricité pour leur fonctionnement.

Il faut savoir ce que l’on veut, et je ne veux pas mettre en péril l’avenir. Donc oui aux énergies renouvelables, oui à l’innovation énergétique !

Sylvain De Smet

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